Sucrier en argent massif et verre bleu cobalt
Epoque Louis XVI
Orfèvre Louis-Joseph Milleraud Bouty [reçu maître en 1779]
Paris, 1782
19 x 9 x 12 cm (L x l x ht)
Poids de l'argent: 298g
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Le corps ovale, en argent repercé, ciselé & repoussé, est rythmé par quatre consoles cannelées à enroulement montées sur des pieds lotiformes.
La ceinture inférieure est ornée d'une frise de rais de coeur; la ceinture supérieure, interrompue par les quatre entablements des consoles ornés de rosaces sur fond strié, est décorée de fleurons et de rosettes et soulignée d'un rang de perles.

Les deux principaux registres sont ornés de guirlandes de fleurs & de fruits et de branches de chêne; un médaillon central est suspendu par un ruban à une agrafe d'acanthe. Sur un de ces médaillons, des armoiries surmontées d'une couronne de marquis, avec drapeaux en sautoir et ordre de Saint-Louis, ont été partiellement effacées.

Les deux plus petits registres latéraux sont traités de la même manière, mais avec des médaillons ajourés.

Les anses fondues et rapportées, bifides en partie supérieure, sont décorées d'un rang de perles médian et terminées par une feuille d'acanthe.  

Le couvercle en doucine est composé d'une gorge à godrons creux sommée d'un rang de perles et d'un dôme en argent uni orné au sommet de feuilles au repoussé.

La prise, amovible et fixée au couvercle par son écrou d'origine très soigné, figure deux fraises des bois sur une terrasse de feuilles.

La verrine en verre bleu cobalt est d'origine.

On retrouve un décor très semblable sur un moutardier de Marc-Etienne Janety [1784-1785] conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris (Mabille 1984, p.86)
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Poinçons sous le couvercle:
- poinçon d'orfèvre (Fleur de lys couronnée, deux grains, LJMB, une étoile)  pour Louis-Joseph Milleraud Bouty, reçu maître en 1779 (Nocq 1968, p.189 avec reproduction du poinçon);
- poinçon de charge pour les gros ouvrages d'argent (Un grand A couronné) pour Paris, première régie de Henry Clavel, du 13 juillet 1780 à septembre 1782 (Bimbenet-Privat & Fontaines 1995, p.152, n°503);
- poinçon de jurande (Un T couronné) pour Paris, du 13 juillet 1782 au 12 juillet 1783 (Bimbenet-Privat & Fontaines 1995, p.153, n°519).

Poinçons sous la ceinture inférieure:
- orfèvre & jurande comme ci-dessus;
- poinçon de charge pour les moyens ouvrages d'argent (Deux L entrelacés) pour Paris, première régie de Henry Clavel, du 13 juillet 1780 à septembre 1782 (Bimbenet-Privat & Fontaines 1995, p.152, n°504);
- poinçon de décharge pour les moyens ouvrages d'argent (Une tête d'Alexandre) pour Paris, première régie de Henry Clavel, du 13 juillet 1780 à septembre 1782 (Bimbenet-Privat & Fontaines 1995, p.152, n°506).
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Le Musée des Arts Décoratifs de Paris conserve dans ses collections un moutardier à plateau [1781-1783] et un pot à sucre [1784-1785] réalisés par Louis-Joseph Milleraud-Bouty (Mabille 1984, p.42, n°48 & 49). L'orfèvre - qui semble avoir beaucoup apprécié les prises en fraises des bois - était très à la mode au milieu de années 1780, comme en témoigne la présentation de certaines de ses oeuvres dans le Cabinet des Modes [voir par exemple les livraisons des 15 mars, 1er juin et 15 septembre 1786].
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Références:
- Henry Nocq, Le Poinçon de Paris, Léonce Laget, Paris 1968, tome I;
- Michèle Bimbenet-Privat & Gabriel de Fontaines, La datation de l'orfèvrerie parisienne sous l'Ancien Régime, Paris-Musées, Paris 1995;
- Gérard Mabille, Orfèvrerie française des XVIe XVIIe XVIIIe siècles - Catalogue raisonné des collections du Musée des Arts Décoratifs et du Musée Nissim de Camondo, Flammarion, Paris 1984