Présentoir de théière armorié

Papus & Dautun, Lausanne vers 1790

Présentoir de théière à l'anglaise en argent massif armorié
Orfèvres Papus & Dautun
Lausanne, vers 1790
Poinçons de maître, de titre (XI deniers, soit ~916/1000) et de ville

24 x 16 cm, poids 253g

Bel état général; léger défroissage ancien par martelage sur le bord du marli et griffure un peu violente à l'arrière, sans doute due à un test de récupérateur de métaux (...).
Ancienne unité de poids gravée au dos, précédée de la mention "avec theyere", à la pointe très légère.

Les armoiries sous couronne de marquis - écartelées, aux 1 et 4 d'argent à la croix de gueules; aux 2 et 3 fascé ondé enté d'argent et de gueules de six pièces (qui sont de Rochechouart) - sont celles des Saint-Georges, marquis de Vérac

L'objet peut très certainement être rattaché à Charles Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac (1743-1828), ambassadeur de France en Suisse de 1789 à 1791.
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Les premières théières sont toutes rondes sur pied rond, une forme qui apparaît à Lausanne vers 1740, mais est déjà connue dans toute l'Europe en argent ou en porcelaine. Vers 1780, une nouvelle forme cylindrique ovale, venant d'Angleterre, les remplace. On la retrouve également dans toute l'Europe vers 1790, mais cette mode y est de courte durée. En revanche, à Lausanne, ces théières cylindriques ovales, presque contemporaines de celles d'Angleterre, sont devenues des "classiques". Leur forme simple et sobre a plu pendant plus d'une génération; même les Frères Gély en fabriquaient encore vers 1820. À la différence des théières anglaises, elles-mêmes peu décorées, les exemplaires lausannois sont presque sans ornement, avec seulement quelques petites gravures pour camoufler la charnière du couvercle et des frises d'entrelacs ou de feuilles au bord des grandes surfaces laissées vides. Ces théières sont souvent dotées d'un présentoir ovale avec le même sobre décor. La fonction du présentoir n'est pas claire: s'agit-il d'un ajout d'ordre esthétique visant à rehausser la préciosité de l'objet? C'est d'ailleurs déjà en 1781 que les termes de "théière à l'anglaise et sa soucoupe" sont utilisés pour désigner les théières cylindriques ovales avec présentoir, si répandues à Lausanne.

Christian Hörack, L'argenterie lausannoise des XVIIIe et XIXe siècles. Le luxe discret des grandes familles, Musée historique de Lausanne, Lausanne 2007, p. 78
 

REF : 331
Vendu

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