Petite commode sauteuse d'entre-deux — Besançon vers 1760

Attribuée à Martin Leigart

Petite commode sauteuse d'entre-deux
Epoque Louis XV
Attribuée à Martin Leigart (1715-1786)
Besançon, vers 1760
Longueur: 76 cm en façade / 85 cm à l'arrière
Prof. max.: 48 cm
Hauteur: 81 cm [dont 2,5 cm de marbre]

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Charmante petite commode sauteuse galbée toutes faces, ouvrant à trois tiroirs sur deux rangs.
Elle est entièrement plaquée de bois de prunier sur un bâti de résineux.
Les tiroirs sont à fond rampant; les planches du dos sont clouées dans les feuillures des montants arrière, comme sur les modèles grenoblois.
Très beau plateau en marbre de Sarrancolin Ilhet; accidenté, il a été anciennement restauré et repoli.
Garniture en bronze d'origine, avec de beaux sabots enveloppants de style Régence.
Les deux serrures du haut, d'origine, portent deux poinçons sur la têtière: la marque du serrurier (initiales PBA) ainsi que le poinçon officiel de la corporation des serruriers de Besançon (un alérion surmonté d'une clef à l'horizontale, accompagné d'une date malheureusement incomplète - sans doute celle de l'accession à la maîtrise du serrurier) [Deloche & Mornand 2011, p.60].
Deux clés, fonctionnelles.

Cette commode est dans un très bel état de maison, avec quelques traces de restaurations d'usage et d'entretien.
Le placage des façades de tiroirs est marqué de nombreux trous de vers, anciennement rebouchés. La cire utilisée lors de cette opération a légèrement foncé avec le temps, d'où cet aspect moucheté étonnant!
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Nous proposons d'attribuer notre commode à l'ébéniste bisontin Martin Leigart sur la base des données suivantes:
• Martin Leigart, né à Constance ou à Fribourg-en-Brisgau vers 1715 et marié à une bisontine en 1754, est le seul ébéniste cité à Besançon dans le registre de la capitation de 1751 (en 1752, il paiera 4 livres de capitation, un peu moins que Pierre Hache à la même époque) [op. cit., p.59].
• Sur une commode Régence, revêtue de l'étiquette de Leigart et également plaquée de bois de prunier, on retrouve la même découpe du tablier que sur notre commode ainsi que les mêmes décors de frisage sur les façades de tiroir [op. cit., p.59].
• Sur un bureau de pente également attribué par les auteurs à Martin Leigart, on peut observer à nouveau une découpe identique du tablier et, surtout, les mêmes bronzes exactement que sur notre commode [op. cit., p.62].
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Littérature
Bernard Deloche & Jean-Yves Mornand, L'ébénisterie provinciale en France au XVIIIe siècle, Faton, Dijon 2011

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